Au total, l’Etat prévoit 30 milliards d’euros d’investissement d’ici à 2030, dont 3 à 4 milliards alloués dès 2022. Si la gouvernance du plan reste à définir, d’ici la fin de l’année et « dans un esprit commando » selon les vœux du Chef de l’Etat, on connaît d’ores et déjà les 10 grands objectifs fixés pour « mieux comprendre, mieux vivre, mieux produire à l’horizon 2030 ».
Les 10 objectifs du plan France 2030
- Faire émerger en France des réacteurs nucléaires de petite taille, innovants et avec une meilleure gestion des déchets.
- Devenir le leader de l’hydrogène vert.
- Décarboner notre industrie.
- Produire près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides.
- Produire le premier avion bas-carbone.
- Investir dans une alimentation saine, durable et traçable.
- Produire 20 biomédicaments contre les cancers, les maladies chroniques dont celles liées à l’âge et de créer les dispositifs médicaux de demain.
- Placer la France à nouveau en tête de la production des contenus culturels et créatifs.
- Prendre toute notre part à la nouvelle aventure spatiale.
- Investir dans le champ des fonds marins.
Les grandes lignes budgétaires
Dans le détail, 8 milliards d’euros seront alloués à l’énergie et la décarbonation (objectifs 1, 2 et 3), 4 milliards aux transports (objectifs 4 et 5), 2 milliards soutiendront le développement d’une « alimentation saine, durable et traçable » (objectif 6), 3 milliards serviront le secteur de la santé (objectif 7), 2 milliards seront consacrés à la culture, au spatial et à l’exploration des fonds marins (objectifs 8, 9 et 10). Des investissements transversaux sont également prévus : 1,5 milliard pour sécuriser l’accès aux matières premières stratégiques, 6 milliards pour fiabiliser et améliorer la production de composants dans l’électronique et la robotique, 2,5 milliards pour la formation et 5 milliards destinés aux start-ups.
Les enjeux sous-jacents du grand plan d’investissement France 2030
Si la gouvernance reste à construire, le cap est donné : simplification des procédure, transparence, rapidité d’accès aux financements, confiance dans l’émergence et prise de risque. L’équipe, voulu restreinte, sera composée de personnalités du monde académique, de la recherche, de l’entrepreneuriat, de l’investissement et de grands-groupes. Au-delà d’un soutien financier aux entreprises, nous entendons donc dans le discours d’Emmanuel Macron une invitation pressante à faire tomber les barrières car « la coopération entre les acteurs d’un même écosystème est clé ».
En d’autres termes, un grand plan d’investissement au sein duquel tout le monde aura et devra prendre sa place. L’Etat en premier lieu, au travers d’un changement de règles en matière de commande publique. Une décision qui trouvera un écho (plus ou moins spontané) dans la politique d’achat des grands groupes. Les territoires ensuite pour une mise en œuvre et une structuration décentralisée des filières d’avenir. Les financeurs privés (banques, investisseurs) sans lesquels l’équilibre financier pourrait être difficile à trouver. Et pourquoi pas les particuliers, de plus en plus impliqués dans le financement de l’économie réelle au travers d’actifs nouveaux comme ceux proposés par les plateformes de crowdfunding.
Les semaines qui viennent nous apporterons de plus amples précisions sur les modalités concrètes du plan d’investissement d’avenir France 2030, ainsi qu’aux questions qu’il soulève, notamment en termes d’imbrication avec la politique de relance de l’Europe. Néanmoins, pris sous son jour le plus favorable, l’Etat Entrepreneur dessiné par Emmanuel Macron ouvre des perspectives intéressantes et une ambition renouvelée pour les acteurs de l’innovation.
Pour retrouver l’intégralité du discours d’Emmanuel Macon