C’est une première dans le Grand Ouest. L’association des Business Angels 35 lance le 1er concours de levée de fonds pour les startups en phase d’amorçage : l’Equity Challenge. Les entrepreneurs à la tête d’une entreprise innovante et à impact, en recherche de fonds et d’accompagnement sont invités à candidater sur la plateforme déployée pour l’occasion. À l’issue d’un processus de sélection en plusieurs étapes, les dirigeants des 6 meilleurs projets seront amenés à pitcher lors d’une soirée évènement, qui se tiendra le 13 juin 2024.
À la clé, 100 000 € pour le vainqueur et 70 000 € pour le second. Pour postuler à l’#Equitychallenge, les entrepreneurs ont jusqu’au 30 avril.
L’Equity Challenge en trois questions à Léna Picard, présidente des BA 35.
Q : A quels besoins répond cet Equity Challenge ?
R : Il répond à 3 besoins pour les porteurs de projets :
- « Pitcher utile » c’est à dire dans un cadre avec un objectif clair en termes d’investissements (100K€ et 70€) et de processus. L’investissement se fait par un véhicule unique, ce qui simplifie la vie de ce dernier y compris pour l’arrivée de fonds. Plutôt que d’avoir 10 actionnaires, il n’y en a qu’un.
- Avoir un ROI à chaque étape. Cela fait partie de nos engagements : à chaque interaction, un feedback constructif ou une mise en relation etc.
- Être accompagné : les BA vont pouvoir épauler les porteurs de projet et accompagner leur développement. Nos membres, aux profils et aux horizons variés, viennent pour la plupart de céder leur entreprise.
Q : Pourquoi avoir décidé de le faire sous la forme d’un concours ?
R : C’est la forme qui répondait aux enjeux expliqués précédemment. Avec cette opération, nous donnons un coup de projecteur à l’association, qui a été modernisée ces deux dernières années. Il s’agit également pour nous de donner envie de rejoindre le mouvement des investisseurs engagés « qui innovent pour l’innovation ».
Q : De manière plus globale, quel rôle peuvent jouer des BA en cette période difficile pour le financement des entreprises ?
R : Nous avons une responsabilité car nous sommes pour ainsi dire les seuls à être présents au stade de l’amorçage (voire du pré-amorçage), en dehors du « Love Money ». Notre rôle est donc de construire une association forte sur notre territoire pour pouvoir accompagner un maximum d’entrepreneurs avec des tickets moyens plus importants (100K€ en moyenne aujourd’hui). Par définition, les BA interviennent quand l’entrepreneur ne peut pas réunir l’argent nécessaire, dans son cercle proche. Entreprendre nécessite très souvent des fonds (mais rappelons que ce n’est pas systématiquement le cas). C’est important que chacun ait cette chance. De ce point de vue, nous avons un rôle sociétal fort.
Propos recueillis par Servane Philippe
Qui est Léna Picard, présidente de l’association des Business Angels 35 ?
En 2008, Léna créé Apix, une société spécialisée dans le domaine de la 3D, qu’elle revend en 2014. Dans la foulée, cette Finistérienne d’origine se lance dans une nouvelle aventure entrepreneuriale My Movie Up, en 2015. Elle connaît bien les sujets de levée de fonds. Sa société de l’époque a dû s’arrêter précisément car la levée de fonds prévue n’est pas arrivée à son terme. Aujourd’hui dirigeante de Kusumus qui coache les dirigeants, elle consacre aussi du temps à son activité de présidente des BA 35. Une fonction qu’elle occupe depuis septembre 2022.
Zoom sur les BA 35.
Au départ de l’aventure en 2005, les Business Angels 35 ou BA 35 s’appelaient Logoden Participations. Ils étaient alors la seule association de business angels en Bretagne. Dirigeants et cadres dirigeants d’Ille-et-Vilaine participent à des tours de pré-amorçage ou d’amorçage de sociétés qui les sollicitent pour lever des fonds. Ils revendiquent un rôle sociétal et s’investissent dans l’accompagnement des dirigeants, en plus de leur implication financière dans la société. Tous les dossiers font l’objet d’un examen plus ou moins approfondi mais, assure Léna Picard, “nous faisons un retour à tous ceux qui nous sollicitent car on sait que cela demande du temps pour les dirigeants de le faire”. En plus de 20 ans d’existence, plus de 8 millions d’euros ont été investis auprès de 70 entreprises environ.