S'il semble avoir tout pour plaire, le métier d'investisseur, communément reconnu sous appellation V.C, est également un métier de contraintes. Premièrement, l'investissement est une activité réglementée supervisée par au moins deux organismes de tutelle : l'Autorité des Marchés Financiers (A.M.F.), le gendarme français et European Securities and Markets Authority (E.S.M.A.), son alter-ego européen. Dans un second temps, les fonds d'investissements doivent se plier à de nombreuses procédures, induites soit par la législation, soit par le régulateur, soit par les orientations et la charte de déontologie du fonds.
La lutte anti-blanchiment et financement du terrorisme (LAB-FT)
Parmi les principales responsabilités des fonds, le contrôle et la maîtrise des flux financiers entrants comme sortants revêt une importance capitale. Pourquoi ? Parce que si la législation impose de maîtriser la connaissance de la provenance de chaque euro en transit, la charge de la collecte, de la vérification et de la connaissance est celle de l'opérateur. En occurrence, il s'agit du fonds d'investissement. Cette contrainte est commune à toutes les structures, sans distinction de taille, qui réalisent des opérations financières : fonds d'investissements, banques (y compris Bpifrance), plateformes de crowdfunding.
Quel est le business modèle d'un fond d'investissement ?
Derrière chaque fonds d'investissement se cache une société de gestion. C'est cette dernière qui opère les investissements pour le compte de ses souscripteurs au travers d'un fonds dont la durée de vie est limitée dans le temps. Durant ses premières années, le fonctionnement du fonds est financé au travers de management fees. Mais le mode de rémunération principal d'un fonds consiste en un partage des plus-value générées à la clôture du fonds. C'est ce que l'on appelle le carried interest.
Une quête logique de performance.
Les fonds d'investissement ont leurs propres investisseurs (les LP's). Pour s'engager, ces derniers aspirent à un fort rendement, de l'ordre de 2 à 3 fois leur mise de départ. En d'autres termes, un fonds de 100 millions d'euros devra générer entre 200 et 300 millions d'euros soit une plus-value de 100 à 200 millions d'euros. Ce devoir de rentabilité explique la nécessaire sélectivité des fonds mais aussi leur appétence pour des entreprises présentant des marqueurs de succès et de l'ambition pour l'hypercroissance.